Licence restaurant : démarches, conditions et réglementation

octobre 25, 2025

La restauration en France conjugue savoir-faire culinaire et cadre réglementaire strict. Avant de servir le moindre verre de vin ou de spiritueux à table, le restaurateur doit impérativement comprendre les subtilités de la licence restaurant. De la définition de cette autorisation adaptée au secteur de la restauration aux nombreuses obligations, la réglementation balise chaque étape. À travers le parcours de Sophie, porteuse de projet à la tête de son bistrovegan, nous découvrons à quel point les démarches administratives, la classification des boissons, mais aussi les contraintes de vente peuvent façonner l’aventure entrepreneuriale dans la restauration. Entre enjeux de sécurité, exigences sanitaires et réponses à la demande des clients, obtenir une licence restaurant est un passage obligé, à la fois clé de la légalité et gage du professionnalisme.

En bref :

  • La licence restaurant autorise la vente de boissons alcoolisées à consommer sur place uniquement lors des repas complets.
  • Elle se distingue des licence III et licence IV, notamment par sa gratuité et l’absence de quotas territoriaux.
  • Un permis d’exploitation et une formation sont préalables obligatoires pour tout gérant.
  • La licence couvre différents groupes de boissons selon la législation, avec plusieurs restrictions horaires et d’affichage à respecter.
  • Les démarches passent par la préfecture, la mairie ou la préfecture de police à Paris, et une immatriculation au Registre du commerce.
  • Non-respect = risques importants : amendes salées, fermeture administrative ou judiciaire, interdiction d’exercer.
  • Pour approfondir chaque étape : ouvrir un restaurant : démarches.

Licence restaurant : définition et principe pour les entrepreneurs

En France, la licence restaurant s’impose comme un outil central pour tout entrepreneur ou restaurateur qui souhaite proposer des boissons alcoolisées à ses clients. À mi-chemin entre autorisation réglementaire et levier commercial, elle s’adresse spécifiquement à ceux qui exercent une activité de restauration traditionnelle ou de restauration rapide avec service de plats complets à table. Pour Sophie, ouvrir son établissement à Marseille impliquait de bien cerner l’étendue des droits conférés par cette licence et les limites à ne pas franchir sous peine de sanctions.

Qu’est-ce qu’une licence restaurant ? Focus sur l’autorisation spécifique

La licence restaurant est délivrée pour permettre la vente de boissons alcoolisées lors des repas. Sa spécificité réside dans le fait qu’elle ne s’applique qu’aux établissements qui servent « à titre principal » de la nourriture et où l’alcool est consommé comme accessoire du repas. En d’autres termes, il n’est pas possible de servir un apéritif ou un digestif sans qu’il soit accompagné d’un plat, d’un menu ou d’un service complet à table.

  • Un pizzaïolo qui vend du vin avec ses pizzas sur place est concerné.
  • Une crêperie proposant du cidre avec ses galettes doit aussi détenir la licence.
  • Un snack qui ne sert que des boissons en dehors des repas ne peut pas fonctionner sous ce régime.

Cette autorisation a la particularité d’être facilement accessible. Contrairement à d’autres licences de débit de boissons, aucun numerus clausus n’existe : elle n’est donc pas limitée par un quota territorial. Un aspect rassurant, notamment pour ceux qui s’installent dans des secteurs où les licences III ou IV sont rares ou chères à acquérir.

Différences essentielles entre licence restaurant, licence III et licence IV

La distinction entre les licences est fondamentale pour éviter tout risque juridique. Si la licence restaurant autorise la vente de toutes les boissons relevant de la licence III (bières, vins, cidres, poirés…) ou de la licence IV (alcools forts), elle limite strictement l’acte de vente à l’accompagnement du repas. À l’inverse, la licence III et la licence IV permettent de servir des boissons indépendamment de la nourriture, mais leur nombre est contingenté par commune.

LicenceBoissons autoriséesConditionsQuotas / TerritorialitéPrix
Licence restaurantTous les groupes autorisés, mais uniquement lors des repasNourriture obligatoire, vente de l’alcool avec platsAucun quota, délivrance libreGratuite
Licence IIIBières, vins, cidres, boissons fermentées non distilléesPas de nourriture requiseQuotas par communePayante/selective
Licence IVTous les alcools, y compris spiritueux distillésPas de nourriture requiseQuotas et zones protégéesPayante (souvent chère)

Cette modularité rend la licence restaurant particulièrement attractive pour les nouveaux restaurateurs, car elle est indépendante des quotas municipaux, ce qui n’est pas le cas pour les licences de débit de boissons classiques. Des ressources complémentaires détaillées sont proposées sur SWAPN ou LegalVision.

Cadre légal et réglementation de la licence restaurant

Le cadre juridique autour de la licence restaurant implique plusieurs obligations. Le respect de la législation est surveillé par les autorités, et chaque infraction expose à des risques majeurs pour l’établissement. Pour Sophie, le suivi de ces règles était un véritable gage de sérieux vis-à-vis des clients et des services de contrôle.

Obligations légales à respecter pour exploiter une licence restaurant

L’exploitation d’une licence restaurant requiert un engagement total. La législation impose notamment :

  • La consommation d’alcool uniquement comme accessoire du repas principal : impossible de servir une bière en terrasse sans plat commandé.
  • Le respect des horaires fixés par arrêté préfectoral, qui peuvent varier d’un département à l’autre : par exemple, vente et service de boissons autorisés entre 8h et minuit dans certaines préfectures.
  • L’affichage visible de la catégorie de licence et du numéro d’enregistrement à l’extérieur de l’établissement.

D’autres obligations englobent la lutte contre le bruit, la prévention de l’alcoolisation des mineurs et l’application rigoureuse des règles sanitaires. Les professionnels trouveront sur UMIH Formation des explications approfondies sur ces sujets.

Les types de boissons autorisées sous licence restaurant : classification et limites

Le choix des boissons qu’un restaurateur peut proposer dépend étroitement du type de licence détenue. La licence restaurant se révèle ici flexible, couvrant plusieurs groupes selon la classification légale en vigueur.

Boissons concernées : groupes 1, 3, 4 et 5 selon la législation

La loi française répartit les boissons en cinq classes (ou groupes), afin d’encadrer leur vente selon la licence détenue. Avec une licence restaurant, les entrepreneurs peuvent offrir à leurs clients :

  • Groupe 1 : Boissons sans alcool (eaux, sodas, jus de fruits…)
  • Groupe 3 : Boissons fermentées non distillées (bières, vins, cidre, poiré, hydromel, vins doux naturels)
  • Groupe 4 : Alcools intermédiaires à moins de 18° (vermouths, apéritifs à base de vin…)
  • Groupe 5 : Tous les spiritueux distillés (whisky, rhum, vodka…)

Seule obligation : ces alcools doivent toujours être servis à l’occasion d’un repas complet. C’est l’assurance, pour Sophie et nombre de restaurateurs, de diversifier leur carte en toute légalité.

GroupeType de boissonsVente autorisée sous licence restaurant ?Limites imposées
1Boissons sans alcoolOuiAucune restriction
3Bières, vins, cidres, poiré, hydromelOuiAvec le repas
4Alcools intermédiaires < 18°OuiAvec le repas uniquement
5Spiritueux, alcools fortsOuiAccessoire au repas

Les sites Keobiz et Permis d’Exploitation Plus regroupent des exemples concrets en matière de classification des boissons et des conseils d’experts.

Rappels pratiques sur la consommation avec les repas

L’accompagnement des boissons alcoolisées par un plat est impératif. Un restaurateur ne peut, par exemple, pas servir un cocktail à une table qui souhaite seulement grignoter des frites ou partager une assiette d’olives. Cette règle vise à encadrer, voire limiter, la consommation d’alcool et à prévenir les risques liés à l’ivresse publique.

  • Un menu « entrée-plat-dessert » ouvre droit à la vente de n’importe quelle boisson parmi les groupes autorisés.
  • Simple plateau de charcuterie : attention, il faut un repas principal (varie selon la jurisprudence locale ou la mairie).
  • Pensez à toujours demander conseil à la mairie ou à consulter la réglementation spécifique sur service-public.

Ainsi, la vigilance sur la nature du repas servi protège efficacement l’exploitant contre tout risque de verbalisation.

Cette vidéo explicative aide à visualiser les différents cas pratiques rencontrés en restauration.

Règles de vente à emporter et à distance avec une licence restaurant

La vente à emporter ou la vente à distance (internet, commandes téléphoniques) de boissons sous licence restaurant offre davantage de souplesse, mais elle reste encadrée par des règles strictes. Sophie, qui propose ses plats du jour avec une sélection de vins bios, a dû s’adapter à ces exigences pour satisfaire ses clients tout en restant conforme.

Vente d’alcool à emporter : mentions légales et horaires à respecter

Dans le cadre de la licence restaurant, la vente d’alcool à emporter est possible, à condition de respecter :

  • Horaires définis par arrêté préfectoral (généralement interdit la nuit, de 22h à 8h, sauf avec permis dédié).
  • Affichage obligatoire d’une mention légale sur tout document commercial (« la vente d’alcool est soumise à un droit d’accises »).
  • Interdiction de vente d’alcool aux mineurs et contrôle d’âge systématique.

Les restaurateurs doivent se renseigner auprès de leur mairie ou auprès des services de la préfecture pour connaître les plages horaires exactes, particulièrement s’ils souhaitent proposer une carte de boissons à emporter. Pour en savoir plus sur ces points, service-public détaille toutes les obligations pratiques.

Conditions pour obtenir une licence restaurant : qui peut en bénéficier ?

L’accès à la licence restaurant repose sur des conditions précises visant à garantir le sérieux, la moralité et la compétence du gérant. Ces critères s’appliquent rigoureusement sans distinction de la taille ou du style d’établissement.

Âge, nationalité, et absence de condamnations : critères essentiels

Pour décrocher sa licence restaurant, le porteur de projet doit :

  • Être âgé d’au moins 18 ans (ou mineur émancipé par décision de justice).
  • Ne pas être sous tutelle.
  • Ne faire l’objet d’aucune condamnation pénale empêchant l’exploitation d’un débit de boissons (ex : délits de drogue, atteinte à l’ordre public).
  • Avoir une nationalité compatible avec la délivrance (les ressortissants étrangers hors UE peuvent être limités).

Ces restrictions visent à protéger le public et à limiter tout risque d’abus. Le respect de ces conditions est vérifié lors du dépôt du dossier à la préfecture ou en mairie. Pour des cas particuliers, il est conseillé de consulter lancezvous.bnpparibas ou encore la FAQ officielle.

Permis d’exploitation obligatoire : formation, contenu et renouvellement

Le permis d’exploitation marque le point de départ opérationnel. Pour Sophie, ce fut l’occasion de rencontrer d’autres entrepreneurs et de se sensibiliser aux responsabilités liées à l’alcool dans la restauration. Sans cette étape, aucune licence restaurant ne peut être délivrée légalement.

Détails de la formation initiale et du recyclage pour restaurateurs

Le contenu de la formation est encadré par la loi :

  • Environ 20 heures pour la formation initiale (réparties sur 2,5 jours).
  • Thèmes abordés : législation sur les boissons, protection des mineurs, prévention de l’alcoolisme, lutte contre le bruit, responsabilités civiles et pénales, modalités d’affichage.
  • Obligation de renouveler la formation (formation de recyclage allégée de 6 à 7 heures) tous les 10 ans.
Type de formationDuréeContenusPériodicité
Initiale20hAlcool, réglementation, protection des mineurs, bruit, responsabilitéObligatoire à l’ouverture
Recyclage6-7hMises à jour réglementaires, rappels pratiques10 ans
Spéciale chambres d’hôtes~7hAdaptée aux particularités de l’activitéÀ l’ouverture et tous les 10 ans

Une liste d’organismes agréés est disponible sur le site de l’UMIH Formation : ils délivrent l’attestation indispensable pour ensuite obtenir la licence. La formation constitue ainsi un socle de bonnes pratiques et une garantie supplémentaire pour le client.

Cas particulier : permis d’exploitation pour chambres d’hôtes

Les loueurs de chambres d’hôtes qui souhaitent offrir une boisson d’accueil ou un petit-déjeuner alcoolisé à leurs hôtes ont droit à une formation spécifique, raccourcie et adaptée à leur structure. Ce permis, moins long mais tout aussi strict, évite les impasses réglementaires. La vigilance reste de mise quant aux boissons proposées (uniquement groupes autorisés, avec restrictions). En cas de doute, la ressource SWAPN offre des exemples concrets.

Démarches administratives : comment obtenir et déclarer sa licence restaurant

La réussite de toute ouverture de restaurant passe par des démarches administratives complètes, dont les modalités varient selon la localisation de l’établissement et les spécificités territoriales. Chaque étape impose rigueur et anticipation.

Procédure, pièces à fournir et rôle de la préfecture

Pour déclarer une licence restaurant, il faut :

  • Remplir un formulaire de déclaration (CERFA prévu à cet effet).
  • Fournir une pièce d’identité, une attestation de permis d’exploitation, et le justificatif d’immatriculation.
  • Déposer le dossier au minimum 15 jours avant la date d’ouverture, de mutation ou de translation à la préfecture ou à la mairie de la commune du restaurant.

Le dossier complet est analysé par les services compétents : ceux-ci délivrent un récépissé valable comme preuve, mais n’équivaut pas à une autorisation officielle de propriété. Des compléments sur la procédure sont disponibles sur le site de la Keobiz et de la CCI Paris-IDF.

Spécificité pour la ville de Paris : démarche auprès de la préfecture de police

À Paris, le dépôt doit s’effectuer auprès de la préfecture de police : cette particularité vise à garantir la coordination entre sécurité publique, respect des quotas de zones sensibles, et pouvoirs municipaux. L’accompagnement par les chambres de commerce locales peut s’avérer précieux pour se repérer dans les formalités.

Immatriculation de l’établissement : étapes indispensables au Registre du commerce

Sans immatriculation au Registre du commerce et des sociétés (RCS), aucune activité légale n’est possible. Cette inscription officialise la création du restaurant et ouvre l’accès aux autres droits et obligations du chef d’entreprise. Pour Sophie, c’est le fameux « Kbis » qui a validé l’ouverture et le lancement de son bistrovegan.

Guichet des formalités des entreprises et légalité de l’activité

Depuis janvier 2023, toutes les formalités d’immatriculation passent par le Guichet électronique des formalités des entreprises (GEFE). Ce portail permet :

  • Le dépôt en ligne du dossier complet (identité, justification de local, attestation de permis d’exploitation, etc.).
  • L’obtention rapide du numéro SIRET et du Kbis.
  • La centralisation de toutes les obligations légales, dont la déclaration de la licence restaurant.

Des guides et tutoriels pratiques sont fournis sur service-public et sur France Travail.

Aspects financiers de la licence restaurant et obligations d’affichage

La question financière rassure beaucoup d’entrepreneurs : la licence restaurant est gratuite. Seuls les frais de formation (permis d’exploitation) et, parfois, des formalités juridiques représentent un investissement initial. Quant à l’affichage, ne pas respecter les normes exposera le restaurateur à des contrôles et potentielles pénalités.

  • Licence restaurant : gratuite.
  • Coût de la formation : variable : de 250 à 1000 euros selon région, durée et organisme choisi.
  • Pour la licence III ou licence IV, compter plusieurs milliers d’euros (achat, location, transmission de fonds de commerce).
ElementPrix moyenCommentaire
Licence restaurantGratuiteDélivrance sans frais par la préfecture/mairie
Permis d’exploitation (formation)300 – 1000 €Dépend organisme et région
Licence IV5 000 € à 50 000 €Position stratégique, achat ou location

L’affichage du numéro et de la catégorie de licence doit être visible à l’entrée, sur une plaque lisible du public. Omettre cet affichage expose à des risques lors des contrôles de police ou de la mairie. Plus d’informations pratiques à relire sur LegalVision.

Quels risques et sanctions en cas de non-respect de la législation sur la licence restaurant ?

Le non-respect de la réglementation est synonyme de sanctions sévères. Parmi les principaux risques encourus par un exploitant de licence restaurant :

  • Amendes pouvant aller de quelques centaines à plusieurs milliers d’euros selon la gravité.
  • Fermeture administrative temporaire décidée par le préfet ou le maire, suite à des récidives ou des infractions majeures (service de boissons alcoolisées hors repas, défaut d’affichage…)
  • Dans les cas extrêmes, fermeture judiciaire et interdiction définitive d’exercer dans le secteur des boissons et de la restauration.

Ces mesures illustrent la détermination de l’État à encadrer strictement la consommation d’alcool dans le contexte professionnel. Respecter l’ensemble des règles, c’est préserver son activité, son image de marque, et sécuriser la pérennité de l’établissement.

FAQ

Est-ce obligatoire d’avoir une licence restaurant pour vendre du vin dans un restaurant ?

Oui, dès lors que vous souhaitez servir du vin ou toute autre boisson alcoolisée à table en accompagnement des repas, la licence restaurant est obligatoire. Il est strictement interdit d’en proposer sans cette autorisation, sous peine d’amende importante et de fermeture.

Quelles sont les différences entre licence III, licence IV et licence restaurant ?

La licence restaurant permet de servir tous types de boissons mais seulement avec les repas, sans quota territorial et de façon gratuite. La licence III autorise seulement les boissons fermentées (ex : bière, vin) servies à tout moment, avec quotas. La licence IV s’applique à tous les alcools, spiritueux inclus, et fait l’objet d’un numerus clausus, souvent très chère sur le marché.

Combien coûte la licence restaurant et le permis d’exploitation ?

La licence restaurant est gratuite. Les frais à prévoir concernent uniquement la formation obligatoire pour obtenir le permis d’exploitation, soit entre 300 et 1000 euros en moyenne selon l’organisme et la région.

Quels sont les risques en cas de non-respect des horaires ou d’absence d’affichage de la licence ?

Amendes immédiates, fermeture administrative temporaire, ou même, en cas de récidive, retrait définitif de la licence et interdiction d’exercer dans le secteur.

Où trouver la liste des organismes agréés pour la formation du permis d’exploitation ?

Sur le site du Ministère de l’Intérieur, du service public ou auprès des CCI régionales, ainsi que des organismes spécialisés comme UMIH Formation.

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